Amélie Mainguy-Deslandes
Physiothérapeute
Région d’Inuvik
Originaire du Québec, Amélie a fait ses études à l’Université Laval où elle a obtenu un baccalauréat et une maîtrise en physiothérapie. Après avoir passé deux ans comme physiothérapeute dans une clinique privée du Québec et trois autres années dans une clinique privée à Vancouver, Amélie a vu qu’il y avait un poste s’ouvrir à Inuvik, a décidé de saisir l’occasion.
En signant un contrat de deux ans pour « tâter le terrain », Amélie a fait ses premières armes aux Territoires du Nord-Ouest en tant que physiothérapeute dans la région de Beaufort-Delta.
« J’ai toujours voulu visiter le Nord! Lorsque j’ai déménagé ici, mon idée première était de ne travailler qu’une année mais, finalement, j’ai vraiment aimé ça! Et je trouve que travailler ici pendant un an n’est pas suffisant pour en faire vraiment l’expérience ».
Dernièrement, Amélie a accepté un poste à temps plein qui lui permettra de continuer à acquérir des expériences professionnelles et personnelles. Elle est en outre très heureuse de son nouveau rôle de superviseure du service de réadaptation de l’Hôpital régional d’Inuvik.
Le passage du secteur privé au secteur public a exigé une certaine adaptation, mais elle affirme que son travail lui apporte beaucoup de plaisir et de diversité et que le changement en valait la peine. Amélie aime également beaucoup pouvoir se rendre dans les collectivités des régions de Beaufort-Delta et du Sahtu, notamment à Tuktoyaktuk, à Tulita, à Tsiigehtchic, à Norman Wells, et à Aklavik, pour ne citer que celles-ci.
« Le travail est beaucoup plus exigeant : gestion de la liste d’attente, communication avec les médecins et les infirmières des collectivités, etc., mais le fait d’avoir beaucoup plus de responsabilités enrichit mon expérience et mes connaissances professionnelles et me permet de diversifier mes tâches. »
L’un des aspects les plus gratifiants de son travail est la relation qu’elle établit avec ses patients.
« Je constate que dans les grandes villes, le lien avec les patients n’est pas aussi fort. Dans ces petites localités, les patients vous invitent à prendre le thé ou à participer à des fêtes familiales. Ils sont vraiment ouverts à partager leurs expériences et leur vie avec nous. C’est une expérience extraordinaire ».
Même si elle n’a pas répondu aux invitations à prendre le thé ou à participer à des réunions familiales, Amélie a eu le plaisir d’entrer en contact avec d’autres professionnels de la santé dans le cadre de ses consultations itinérantes. Elle a aussi été invitée à des réunions sociales et à des événements communautaires.
« Mes collègues me soutiennent et sont prêts à m’aider, surtout du fait que je suis nouvelle. Il est facile de développer des liens étroits avec les collègues ici, ils deviennent une seconde famille ».
Au cours des deux dernières années, Amélie s’est sentie très fière de son travail et de la possibilité qui lui est offerte de changer les choses. Lorsqu’elle a intégré l’équipe d’Inuvik, la liste d’attente pour les soins en physiothérapie était assez longue. Amélie a alors proposé d’ajouter la physiothérapie aux services de la clinique sans rendez-vous. Depuis que cette idée a été mise en œuvre par la direction, Amélie et les membres de l’équipe de rééducation ont constaté une amélioration significative du bien-être et du rétablissement des patients. Ils ont en outre constaté que le fait de donner des outils et des exercices aux patients qui sont en attente d’un soutien à long terme a réduit la probabilité que ceux-ci développent des douleurs chroniques.
« J’ai remarqué que beaucoup de patients attendaient depuis longtemps et que s’ils avaient été vus plus tôt, il aurait été plus facile de résoudre leur problème. J’ai donc cherché un moyen pour que nous puissions voir les clients plus rapidement. Nous avons maintenant une clinique sans rendez-vous le vendredi après-midi qui permet aux patients de voir rapidement un physiothérapeute, ce qui atténue leur souffrance en attendant qu’ils puissent recevoir un traitement plus complet ».
La collaboration entre Amélie et l’infirmière en santé publique concernant l’élaboration d’une fiche d’information sur les exercices pour le plancher pelvien à l’intention des patientes en période prénatale et post-partum a été un autre moment de fierté pour Amélie.
Pour Amélie, Inuvik incarne la combinaison parfaite entre l’esprit communautaire et le contact discret avec la nature. Pendant ses temps libres, elle aime participer aux événements et aux festivals qui ont lieu dans la collectivité, comme les marchés d’artisanat et le Muskrat Jamboree.
« C’est tellement amusant d’assister à des événements communautaires! Comme la collectivité est petite, vous pouvez rencontrer vos patients en train de vendre leurs produits artisanaux et leurs œuvres d’art. Vous avez l’impression de boucler la boucle. Vous aidez vos patients à aller mieux, puis vous les voyez renouer avec ce qui les rend heureux. On ne voit pas cela dans une grande ville ».
Elle aime également passer du temps dans la nature et a tendance à dire « oui » lorsqu’on lui propose des activités intéressantes et des sorties dans la nature. Pour Amélie, le fait d’être active dans la collectivité et de profiter des possibilités qu’Inuvik offre lui permet de se sentir plus proche de ses patients.
Voici le conseil qu’elle donne à ceux qui songent à déménager dans le Nord :
« N’ayez pas peur de poser des questions — vos collègues comprennent ce qu’est la vie dans une petite collectivité et sont heureux de vous faire profiter de leurs connaissances et de leurs expériences pour faciliter la transition ».
« Soyez ouvert aux possibilités qui vous sont offertes — dites oui à tout. Plus vous vous engagez auprès de votre collectivité et plus vous vous rapprochez du territoire, plus vous pouvez vous rapprocher de vos patients ».